Mars et avril sont les mois favoris des fleurs sauvages.

Ce sont les mois bénis où le jardin change de formes et de couleurs au gré de leur fantaisie, de leur présence spontanée et capricieuse, généreuse aussi.

La haie sauvage, où le blanc parfumé de l'aubépine prend la place des fleurs de prunellier, se double du mauve de la monnaie du pape (redevenue sauvage par des années de ré-ensemencement spontané).Elle prend le relais des ficaires qui tapissent la pelouse depuis début mars et que je tondrai, leur floraison terminée. Discrets et de bonne   composition, ils ne feront plus parler d'eux jusqu'au printemps prochain.

Devant le banc, je guette, chaque printemps, le massif étoilé des stellaires, tandis que les trois lamiers, rouge, pourpre (que j'appelle plutôt rose et moucheté...mais peut-être est-ce du lamier "maculé": je me perds dans les variétés de cette petite fleur très jolie et qui régule aimablement l'azote de mon sol argileux,  !!)... et jaune colonisent chacun leur petit coin, et que le bugle rampant me fait présent de son bleu violacé en bordure du juniperus

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..........................................................................................lamier

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....................................................................................bugle rampant

Les marguerites m'ont déjà fait signe pour que j'épargne leur massif naissant dans la pelouse!

Sous le pommier, le bleu du myosotis et le violet des violettes me donne un prétexte pour ne pas effrayer par une tonte bruyante, les éclairs bleus des mésanges, discrètement présentes dans le nichoir.

Cà et là, une touffe légère de véroniques, bleues elles aussi, semblent donner un coup de pinceau final au tableau et tendent les bras de leurs deux étamines...

........................................................................véronique

Avril, enivré de douceur, ne sait plus où donner de la fleur!

Le "moulin de la fée" protège aussi de ses ailes les maisons brièronnes aux toits de chaume.

Nous partons du village de Kérinet pour une grande boucle parmi les vieux villages, les marais...

La couleur brun - roux de la tourbe apparaît à fleur d'eau dans les marais: c'est que l'on y coupe les roseaux qui vont servir à faire les toits de chaume.

Jusqu'au début du XXème siècle, les maisons étaient chauffées à la tourbe, les toits étaient faits de roseaux, séchés en bottes - les "javelles" ,- et transformés en "chaume". le parc régional a réhabilité cette pratique et beaucoup de maisons peuvent s'enorgueillir de leurs toits magnifiques qui témoignent du travail d'art du "chaumier". La durée moyenne de vie d'une toiture est de 30 ans. Le roseau vient souvent de Camargue, mais les rosellières de Brière sont heureusement réhabilitées, de plus en plus!

Sur le faîte, où l'on utilise la tourbe, pousse souvent une végétation de joubardes du plus bel effet...

A Kérinet, le  four communal plein de charme  ...

...et l'ancien et sobre lavoir...

Le nichoir du cerisier est une valeur sûre: chaque année, il est occupé par un couple de mésanges bleues. En béton de bois, solide, étanche, à trois trous et cloison interne pour permettre d'installer la nichée dans la "pièce "du fond, bien à l'abri (ce que les mésanges dédaignent de faire!), c'est un "4 étoiles" ! Il n'a pas le charme du bois mais il est rassurant et les mésanges l'adorent! Si l'on ajoute à celà l' air coquet qu'y ajoute le petit bouquet de fleurs de cerisier à l'entrée...c'est d'un chic...!

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Depuis quelque temps déjà, j'ai observé les allées et venues discrètes, l'entrée de deux oiseaux, le sortie d'un seul, le minois qui regarde par l'ouverture avant de sortir se dégourdir les pattes, pas de doute: la petite mésange bleue couve et son compagnon vient la ravitailler...

Mais ce matin, 8 avril, à trois mètres de moi, sur le pin, une petite mésange bleue se tient immobile;  ce n'est pas l'attitude habituelle des "propriétaires" du jardin et du cerisier , à l'aise, sans gène et sans inquiétude.

Non, celle-ci a l'air d'attendre, elle se fait discrète;  ce n'est visiblement pas ma présence qui l'inquiète.

La petite bleue du cerisier est entrée chez elle, après une rapide sortie...Rien ne bouge, tout est calme....

Alors la petite mésange saute à pieds joints sur...le reste de laine accrochée à une branche du pin...Elle aussi a besoin d'un matelas douillet pour ses petits !!

Le 9, je me poste en observation du nichoir du...pommier, lui aussi très prisé des mésanges. Il est prévu pour les charbonnières, mais l'an dernier, c'était un couple de mésanges bleues qui l'avait habité.

Je ne tarde pas à voir une femelle en sortir, (encore une petite bleue!) sur un discret appel du mâle...C'est sans doute ma petite cardeuse de la veille ! Un petit tour, une petite absence et la voilà de retour. J'ai eu juste le temps d'immortaliser son bout de queue! 

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"Tu as vu? Elle essaie de danser "le lac des cygnes"! "

"Ne la regarde pas, elle essaie juste de se rendre intéressante! "

                                                                              (Parc de Procé, Nantes)

Hier soir,au fond  du jardin, le ciel s'est soudain embrasé d'un rouge intense et inquiétant, inaugurant avec violence les beautés des ciels d'avril.