C'est la saison des mésanges huppées, car c'est celle des graines de pommes de pin bien mûres dont elles font leurs délices.
Elles sont touchantes, toujours par couple, jamais loin l'une de l'autre, leur petite huppe bien droite sur leur tête, affairées sans être farouches.
Depuis plusieurs jours, elles viennent faire leur provision quotidienne.
Toujours en mouvement, elles détiennent, avec les troglodytes, la palme des photos floues!
C'est un vrai concert de pépiements acidulés et stidents ce matin et le pin est transformé en volière malhabile et quémandeuse !La nouvelle nichée charbonnière se fait nourrir à grands cris et battements d'ailes!
Deux petites bleues étonnées de ce remue-ménage essaient de sympatiser avec un jeune rouge-gorge au bord de la piscine!...
Les petites charbonnières se nourrissent maintenant toutes seules: je reconnais leur calotte plus pâle et leur air juvénile.
Mais les parents ont fait, discrètement , une seconde nichée: les petits cris ont repris, dans le pin, dans le bouleau et çà explique la colère de celle qui est entrée dans la cuisine, inspecter les placards!
Ce matin, cette petite faisait un concert de piaillements avec ses soeurs, en battant frénétiquement des ailes: un des parents est venu la nourrir; elle bougeait tant que je n'ai pu faire de photo nette! Maintenant, elle est là, rassasiée et bien sage sur le pin, pendant que sa mère s'affaire auprès de ses soeurs!
Je suis sur la terrasse. Je bois mon thé matinal en observant tout ce qui bouge au jardin. c'est la meilleure heure!
Une jeune fauvette à tête noire (sa calotte est rousse) vient se baigner, insoucieuse de ma présence. Un pic épeiche pointe le bout de son bec et Merline s'affaire dans l'herbe , comme d'habitude.
La famille Titi (les petits se reconnaissent à leur poitrail moucheté où il semble que la couche de peinture rouge n'a pas encore été donnée!)celles des mésanges bleues et charbonnières font leur va et vient habituel.
La minuscule coupelle de poudre de cacahuètes est vide à présent. Une charbonnière se pose sur le bord, regarde à l'intérieur, se tourne vers la cuisine et proteste:
"Comment? Rien?"
J'aperçois sa langue entre les deux bords du bec!
Puis, d'un coup d'ailes, elle entre par la fenêtre!
Elle furète dans la cuisine: j'entends le "ffrrrrt" de ses ailes et un petit bruit d'assiettes, posées dans l'égouttoir! Que fait-elle?
Je reste immobile sur la terrasse.
Au bout de peut-être vingt secondes, (c'est long, vingt secondes!) elle ressort en coup de vent...
Plus tard je découvre , au pied d'une chaise, ....une petite fiente! Façon...imagée... de manifester sa désaprobation ?...
Comme aurait dit ma grand-mère: "Où ya d'la gêne, ya pas d'plaisir!"
J'étais assise à la table du petit déjeuner, dans la cuisine...
Elles est entrée, petite mésange bleue tout nouvellement sortie du nid, mais déjà émancipée! Elle a voleté quelques instants dans la cuisine, avant de rejoindre sa petite soeur...
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"Qu'est-ce que c'est?..."
"Je crois que l'on peut y aller voir! Allez! J'essaie!"
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"Alors?"
"Cà mouille les pattes , et mon bec fait des ronds dans l'eau! c'est amusant!"
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"Tu es sûre que l'on a pied? " Mais oui! Viens!!!"
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Finalement, la petite trouillarde n'est pas descendue dans le bain et s'est envolée sur le pin... mais celle-ci, d'abord un peu étonnée , s'en est donné à coeur joie, du pin à la baignoire, de la baignoire à l'arbre, à grand renfort d'éclaboussures , pendant un bon moment...sous l'oeil craintif -mais admiratif-
de sa petite soeur !!!