Au fil des mois, j'essaie de vous présenter les fleurs qui s'invitent au jardin et que je laisse coloniser (plus ou moins) de petits (ou moins petits) coins !
Il y a les sauvages qui ne passent pas inaperçues, comme celles de mon article : Fleurs sauvages de mai au jardin -1
Parmi elles, j'ai la visite régulière de la grande berce, qui prend ses aises et que je dois arracher pour ne pas la voir envahir tout l'espace ! J'en laisse cependant quelques pieds : sa majesté sied bien au fond du jardin, ses ombelles sont jolies et l'hiver, ses tiges creuses servent d'abri aux insectes... J'oubliais : au début du printemps, ses petites feuilles fraîches se consomment en salade ! |
Moins spectaculaires que les marguerites ou la phacélie, voici quelques sauvages qui ont leur petite place au jardin, qui apportent leur fantaisie là où on ne l'attend pas, entre deux plantes, le long d'un mur ou au fond du jardin...
L'arum sauvage ! On connaît celui des jardins et ses fleurs majestueuses...Mais dans les coins un peu humides, un peu cachés, l'arum sauvage passe souvent inaperçu, sauf en automne ou ses grappes rouges prennent la place de ses fleurs assez discrètes, d'un blanc presque vert... Attention, c'est une plante toxique : ma grand-mère l'appelait "pain de vipères", et cette appellation seule suffisait à me dissuader d'y goûter quand j'étais petite ! |
Pourtant sous ses dehors discrets, l'arum a une stratégie pour assurer sa pérennité : il piège les insectes dans ses coroles, les spathes. Les mouches glissent dans ce toboggan jusqu'aux fleurs femelles, au fond du cornet... Mais pour repartir, c'est une autre histoire : des filaments disposés en couronne situés à l'étranglement du cornet les empêchent de ressortir...jusqu'à ce que les étamines arrivent à maturité...A ce moment, les filaments se flétrissent et laissent échapper les insectes en leur saupoudrant le dos au passage pour...les envoyer, porteurs de cette semence, (et totalement dépourvus de mémoire !) féconder une autre fleur femelle dans un autre arum !
D'autres fleurs sont encore plus discrètes : la petite benoîte qui, après la floraison de ses minuscules fleurs jaunes se pare d'un craquant petit pompon...
...ou la timide oxalis sauvage, jaune elle aussi (celle des jardins est rose)avec ses feuilles en forme de coeurs accolés... |
| je vous avais parlé de "mon" géranium Herbe à Robert... il a un petit cousin si discret qu'on le remarque à peine , même parmi les discrets géraniums sauvages ! Ses fleurs font à peine 5 millimètres ! mais je l’aime bien au jardin... |
...et aussi, une harpe dans le vent !
J'aime le jardin, lorsque les fleurs que je plante se mêlent à celles qui s'invitent, sauvages le plus souvent.
Pourquoi bouder ces merveilles que le vent ou les oiseaux apportent ? J'aime faire avec la nature plutôt que me battre systématiquement pour éradiquer tout ce qui pousse tout seul ! Cela ne veut pas dire que je n'arrache rien et que la jungle a remplacé le jardin ! Non, mais j'aime ces mélanges inventifs et toujours différents...et j'aime moins les espaces trop "proprets"
Tous les printemps, les marguerites parent le jardin de leurs larges flocons . En massif au milieu de a pelouse ? Ou plutot, cette année, en touches légères frivoles et dansantes parmi les massifs... |
A la tombée du jour, les flocons deviennet lucioles, gouttes de lumière éparses dans l'ombre du jardin qui s'endort. |
Une autre sauvage dont j'aime le doux coloris , c'est la phacélie ! Elle, je la sème, autant pour moi, les bourdons et abeilles que pour enrichir la terre .
C'est un engrais "vert", aussi excellent que joli, qui vrombit à toute heure de l'activité des butineurs : c'est une de leurs fleurs favorites ! |
"Et puis, il y a..".disais-je dans mon article précédent...
C'est mon péché mignon, ma madeleine de Proust ,ma secrète préférée...Secrète, car nul ne comprendra mon engouement pour ce parfum ("parfum? s'exclame-t-on ! ") à nul autre pareil, du froissement de ses feuilles entre les doigts..
Et que dire lorsqu'à la fin de l'été, je finis par arracher ses tiges rougies sous le soleil ? C'est tout le parfum des petits chemins de la campagne de mes vacances de petite fille, qui s'enroule autour de moi.. |
C'est pourquoi, ce petit géranium saiuvage fait ce qu'il veut au jardin (et il ne s'en prive pas !), je le frôle en passant, juste pour le plaisir de sa bouffée d'enfance, immédiate et sauvage, qui peut se répéter à l'infini. Je ne me lasse pas du géranium "herbe à Robert" , de sa grâce et de son parfum.
Et j'ai bien remarqué que, même le myosotis lui fait une cour timide... |
Avril. Il est 11 heures moins 20 minutes...
Chut ! Elle dort encore...Je m'aventure sur la pointe des pieds...c'est qu'on ne réveille pas la châtelaine des fleurs sauvages, celle qui, nuages ou soleil, n'ouvre pas les yeux avant 11 heures !
L'ornithogale est la spécialiste de la grasse matinée. celle que l'on nomme "la Dame d'onze heures", ne fait pas mentir son surnom !
Onze heures... |
La voilà qui daigne enfin nous montrer ses étoiles ! Et quelles étoiles ! Blanches, délicatement rehaussées de vert à l'envers des sépales, parfaites !
Les ficaires de mars se sont discrètement évanouis jusqu'au printemps prochain, les stellaires sont à leur apogée, étoiles elles aussi, plus fines, plus souples, plus graciles, les boutons d'or et les marguerite ont fait leur apparition. Un petit nouveau tout bleu, le bugle rampant, est venu s'installer dans son coin habituel, les arums sauvages ont ouvert leur calice blanc-verdâtre : avril a invité son lot de fleurs sauvages au jardin.
Parmi elles, j'ai mes amitiés particulières...
Les stellaires d'abord, dont je suis une inconditionnelle, dont je préserve amoureusement les touffes après leur floraison et dont je guette l'apparition à chaque printemps....Les ornithogales font partie de ces amitiés particulières, avec plus de distance et un brin d'admiration plus révérente. Les stellaires m'émeuvent, l'ornithogale force ma considération !
A noter, l'ornithogale garde ses perles, même la nuit ! |
Et puis il y a...il y a...mais je vous en parlerai une prochaine fois...!
Cet article en bouquet de fleurs sauvages, dédié à "Stellaire" pour la naissance de son tout nouveau blog...
| Le tapis des ficaires |
Le jardin n'est jamais aussi fleuri qu'en mars- avril. C'est la belle époque des fleurs sauvages, des petits bouquets champêtres spontanés et colorés qui se posent dans tous les coins du jardin
Les violettes ! Juste pour quelques touffes de...violet, ici et là, et déjà fleuries depuis janvier cette année! |
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Le coin discret des lamiers roses... | celui plus éclatant des jaunes à la couleur si tendre et aux feuilles panachées d'argent |
Pour un printemps bleu...
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les fleurs du pentaglotis , généreusement bleu ! | et celles de la discrète véronique (une de mes préférées), avec ses deux curieuses petites "antennes" ... |
La bourrache, elle, ravie de l'hiver si doux, a fleuri depuis...l'été dernier, sans discontinuer ! Les premières abeilles, les premiers bourdons en ont fait une orgie !...et ses fleurs (comestibles) décorent si joliment salades ou toasts ! ! | "Et moi, et moi ! ne m'oublie pas ! En quelle langue dois-je te le crier , "forget me not", "non ti scordar di me", "Vergissmeinnicht" ?* Depuis le temps que tu ne t'occupes pas de moi et que je fleuris fidèlement chaque printemps, n'ai-je pas mérité le nom de "sauvage" ? |
* "ne m'oubliez pas" est le nom du myosotis en anglais, italien, allemand...
Un peu de rose pour cette petite plante aux plumets légers, le fumeterre, trop souvent arraché, et pourtant si utile en infusion, pour le foie !
Ma tondeuse slalome, mon jardin se colore ici et là, au gré de la fantaisie de mes sauvageonnes que je remercie de m'offrir cette diversité et cette fantaisie de chaque printemps
Les coins blancs des stellaires qui illuminent les soirs |
et les jolies "épargnées de la tonte" ! |
Et puis, tellement familières qu'on les oublierait presque, les jonquilles sauvages qui me font un si joli sous-bois, et leurs petites soeurs les primevères tout aussi sauvages !
Cette année, ce printemps était en avance et mars ne savait plus où donner de la fleur...
Bonnes filles, les sauvages continuent leur floraison en avril...
La pluie leur a bien plu !
Depuis décembre, le déluge incessant ou presque a réveillé le monde des plantes de la pluie...
Les lichens et les mousses, si discrets d'habitude ...
...ont osé s'étaler sur les troncs et les branches,
se sont agrippés aux roches...
et ont paré le jardin de subtiles et discrètes couleurs.
Tout l'hiver, elle nous a offert ses dentelles et ses couleurs de tableau anglais, tout l'hiver, elle a sculpté le jardin. ( Le temps suspendu ) et ( Petites touches d'automne au jardin)
Mais saviez-vous que comme ses voisines plus célèbres, l'ortie et la consoude, elle pouvait, de peintre, se transformer en médecin du potager ?
Dans le dernier hors-série des 4 saisons du jardin bio, je lis ceci au sujet de la fougère aigle ou grande fougère :
"son purin a des vertus fertilisantes(notamment grâce au phosphore), surtout pour les petits fruits et les légumes fruits. mais on l'utilise avant tout pour ses vertus contre certains ravageurs ; c'est même l'un des rares traitements efficaces contre le puceron lanigère".
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Pour le sommaire de ce hors série plein de bonnes idées (à retenir par exemple l'idée d'une spirale aromatique...), cliquez sur l'image de la couverture.
Hier, j'ai passé l'après-midi en compagnie des vers de terre....(avec l'association Riche Terre)
J'en vois certains lever les sourcils...La Capucyne a-t-elle pris un coup de gelée sur la tête ? N'y a-t-il rien de mieux à faire un samedi après-midi que suivre un atelier sur les asticots ?
Halte ! Non pas les asticots! Les vers de terre! Ceux qui nous aident au jardin, les gros, les juvéniles, à tête noire, à tête rouge, les courts qui se tortillent et enfin, les lombrics du compost, les eisenia...
Il y a un moment que je fais un compost au jardin, un peu empiriquement à vrai dire...un moment aussi que j'ai rencontré, à un stand Ecopole, un mordu du vers de compost et du lombricompost...
Le compost, sous ces deux formes est une bonne façon de recycler les "déchets" végétaux...Tout le monde s'y intéresse : de nombreux possesseurs de jardin, .des associations, l'enseigne Botanic, qui recycle ses déchets verts et a participé à la semaine européenne de la réduction des déchets , Terre vivante qui a édité ce petit livre très instructif.....
clic sur le livre pour accéder aux publications de Terre Vivante
Le lombricompostage, lui, sous un faible encombrement, permet de faire un très riche or brun (même si l'on habite un appartement on peut l'utiliser pour ses plantes en pot ou...le troquer contre des légumes de jardin par exemple...) pour le jardin.
Je me lance dans l'aventure (assez facile !)...A suivre !
Même à cette époque, (c'est mieux au printemps !), cette délicate fleur violette a bien levé, bien poussé, bien fleuri !
La première fleur a immédiatement attiré du monde !
En septembre, l'un des petits carrés étant défleuri, j'ai arraché et coupé en morceaux tiges et fleurs fanées, pour laisser ce paillage léger sur le sol. |
Les autres sont encore en fleurs, j'attendrai donc que le dernier bourdon, le dernière abeille n'aient plus rien à butiner avant de faire de même !
Au printemps, je recommencerai avant de planter tomates et courgettes...
Pour en savoir plus sur les engrais verts, cliquez sur le livre.