| "Plante bleue" *, vous connaissez ? En lisant ce terme pour la première fois, j'ai imaginé un hybride entre la plante verte et la fleur bleue... je plaisante, et je ne connaissais pas ce label avant samedi dernier, lorsque j'ai été conviée, via mon blog, avec quatre autres blogueuses, (de Belgique, Maine-et-Loire, Alsace) à participer à une journée de découverte des Pépinières du val d'Erdre, en Loire-Atlantique. Ces pépinières ont la certification "Plante bleue" et la journée avait pour but de nous faire découvrir les pépinières et ce label... |
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J'ai visité avec un grand intérêt cet espace dédié à "l'élevage" des plantes , mais aussi à la protection de l’environnement.
Que savons-nous des plantes que nous achetons en jardineries, chez les paysagistes, à l'occasion des foires aux plantes...? Rien, rien ne nous indique comment ces plantes ont été cultivées, d'où l'idée de ce label "Plante bleue" qui est un peu à l'horticulture ce que les labels" bio", "agriculture raisonnée" etc... sont à la culture des fruits et légumes.
Les pépinières du val d'Erdre, qui ont ce label depuis 2011, sont immenses : 130 ha répartis sur trois sites, dont 95 ha de plantes en pleine terre, accessibles aux professionnels et aux particuliers. | |
Tout au long de la journée, nous avons découvert, dans les Pépinières du val d'Erdre, la mise en applications des principes qui conduisent à ce label "Plante bleue". Une pépinière n'est pas un jardin : la concentration des plantes entraîne aussi concentration de parasites, insectes, champignons qui peut vite devenir fatale aux plantes. Si dans un jardin, la meilleure protection est l'équilibre naturel, ici, il convient d'avoir les conditions propices à une bonne résistance des plantes pour éviter les problèmes, et ici, cela ne s'obtient pas à coups de pesticides...
D'abord, la gestion de l'eau
Ce que vous voyez là est l'un des "bassins" (je dirais plutôt des "étangs" !) qui servent à l’arrosage des cultures.
| L'eau de pluie qui tombe sur les "serres" est récupérée ... |
...rejetée dans les bassins, tandis que celle qui provient de l'arrosage des plantes est filtrée dans trois bassins de lagunage :
Pour économiser l'eau, un système de goutte à goutte a été installé, tandis qu'à titre expérimental, des sondes placées dans des pots permettent de connaître le moment où la plante a besoin d'eau.
(Pour les jardins, il existe aussi des systèmes à placer sur des bouteilles et qui donnent aux plantes leur ration d'eau lorsqu'on s'absente l'été. Quant à la récupération d'eau, elle se pratique de plus en plus !)
La fertilisation
Pour les plantes en pots, on n'échappe pas aux engrais (engrais enrobés ou engrais organiques), tandis que pour les plantes de pleine terre, eh bien , comme dans nos jardins, les pépinières pratiquent la culture d'engrais verts, utilisent le broyat des tiges élaguées, de l'engrais organique et du fumier de bovins.
La protection des cultures
C'est un chapitre délicat, car, comme nous en avons discuté ce samedi, les plantes de pépinières sont plus exposées que celles des jardins.
Les produits phytosanitaires ont diminué de moitié ; plantes le plus "aérées" possible , paillage, ensemencements de fleurs aux abords pour favoriser les auxiliaires : des ruches sont là pour attester que les abeilles se portent bien, peuvent se nourrir et ...produire du miel (30 kg à la dernière récolte !!!). | |
| Mon moment préféré : après un sympathique buffet champêtre en plein air, nous avons eu droit à l'observation de toutes les petites bêtes protectrices du jardin. Sans parler des oiseaux ou des papillons, nous avons pu observer à la loupe tous les insectes amis du jardinier, prédateurs d'autres insectes plus dangereux pour les plantes! Studieuses les blogueuses ! |
On l'oublie, mais chaque enquiquineur (je parle des insectes grignoteurs de nos chères plantations !) a, dans la nature, son prédateur ! La nature est parfaite...si on ne la contrecarre pas, et si, pour une raison de faciès ou sans raison aucune, on n'élimine pas à l'aveuglette telle minuscule bestiole qui va peut-être sauver notre plante infestée !
Chaque insecte nuisible a son ou ses prédateurs, sauf...s'il a été importé d'un pays lointain ! C'est le cas de la pyrale du buis. Les pépinières du Val d'Erdre utilisent des pièges (garnis de phéromones) pour repérer les éventuels envahisseurs (ici, justement, un piège pour détecter la présence de la redoutable pyrale du buis). | |
Quant aux désherbants, ils sont bannis et remplacés par le désherbage mécanique entre les rangs, par une mise en herbe (trèfle, bon pour les abeilles) entre les serres et...par de jolies chèvres qui s'occupent des abords des"bassins"...La pluie a remplacé le beau temps l’après-midi et a un peu perturbé mes prises de photos ! Pas de portraits de biquettes donc ! Et pourtant, elles avaient d'adorables chevreaux !
A cause de la pluie, c'est en voiturette (électrique) que nous avons terminé la visite pour avoir un aperçu de...
...la récupération des déchets
Les déchets végétaux sont mis au compost, la ferraille et les bâches sont recyclées, les containers sont récupérés (y compris ceux des clients) et réutilisés.
Economies d'énergie
| Un système perfectionné de doubles parois des bâches qui couvrent les "tunnels" et un système d'ouverture automatique en fonction du temps qu'il fait, permettent de ne pas chauffer les serres. |
Un (joli) moulin, présent sur le domaine a été réhabilité et produit de l'électricité. Grâce à elle et grâce à l'économie réalisée dans les serres, les pépinières se suffisent presque à elles-mêmes. | |
Les pépinières, toujours pour économiser l'énergie, favorisent l'achat local de jeunes plants.
Elles ont mis l'accent sur la culture des magnolias, camélias et érables japonais, en collaboration avec la ville de Nantes, travaillent aussi (le label "Plante bleue' comprend également un volet social ) avec des lycées agricoles de la région...
magnolia à grandes fleurs
J'avoue être repartie de cette visite avec un bel optimisme : voir des professionnels travailler dans le respect de la nature m'a ragaillardie ! En 2020, les pesticides seront interdits aux particuliers . J'ose espérer que de plus en plus de professionnels se les interdiront aussi ! Le label "Plante bleue" me semble une belle avancée dans ce domaine !
Et enfin, pour conclure...
...à suivre dans le prochain article !
*"Plante Bleue est une « certification qui garantit des pratiques de productions respectueuses de l’environnement à travers 7 thématiques» détaillées dans l'article.
Ce label est délivré par Valhor Val'hor est "l'Interprofession de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage" (le site)