J'ai un faible pour les lémuriens aux grands yeux, enroulés en saucisson !
J'ai un faible pour les lémuriens aux grands yeux, enroulés en saucisson !
Une brume s'effiloche au-dessus des champs, comme une émanation de feux follets qui se seraient laissé surprendre par l'aube.
Il est 8 heures.
Plus loin, un léger voile de coton s'interpose encore entre le hameau à peine éveillé et le soleil impatient de caresser bêtes et gens. |
Ce matin, c'est lui qui me guide et éclaire complaisamment pour moi chaque rencontre, transforme la cime de l'arbre en sommet montagnard, auréole les ânes, bleute les ailes du canard sur l'étang et...
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illumine l'apparition de cette demoiselle, car c'est bien une fille : elle a le cœur sur la fesse !*
* Sur le postérieur des chevreuils, on peut voir un dessin, le "miroir", en forme de cœur chez les femelles : plus prosaïque, le miroir des mâles a la forme d'un...haricot...
Les petits cornus qui se promènent avec un code barre sur le dos adorent ce temps pluvieux ! Ils font de discrètes sorties au jardin : je trouve des feuilles dentelées...mais sans excès ! Entre deux averses, ils se reposent un peu n'importe où, et même sur la boîte aux lettres ! Ils attendent peut-être un courrier important, qui sait !?
Non, c'est que sans eau, c'en est fini d'eux ! L' alimentation en eau est le souci primordial de l'escargot composé idéalement de 88% d'eau ! Mais sa peau est une vraie passoire, l'eau rentre et sort de l'escargot comme d'un moulin ! Alors, s'il ne pleut pas, notre cornu s'économise: il ferme la porte avec un film de mucus et attend des jours meilleurs.
Celui-ci, qui dort sur la boîte aux lettres dans le jardin, est l'escargot des haies, (cepaea memoralis) qui n'habite pas dans les haies mais dans le jardin. L'escargot des jardins, lui, (cepaea hortensis) n'habite pas les jardins, mais plutôt...les haies, les bois...Le jour où les savants Linné et Müller leur ont donné leurs noms, devait être un lendemain bien arrosé et pas par de l'eau de pluie !
Aucune importance d'ailleurs, ils se ressemblent comme deux frères, avec leurs pyjamas à la Dalton. Comment les reconnaître ? Le bord de "l'ouverture " de l'escargot des jardins est clair, alors que celui de l'escargot des haies est foncé!
Mon préposé à la boîte aux lettres est donc un escargot des haies !
Quant à celui-ci...
Eh oui ! je l'ai retourné sur le dos pour regarder l'"ouverture" !!! (rassurez-vous, il est fort l'escargot ! Un coup de "rein"...et hop ! Voilà la maison hissée ) Voilà donc un escargot des jardins, trouvé non pas dans la haie mais dans le jardin (de quoi vous donner la migraine !) sous les feuilles de bergénia...
PS: ce n'est pas la seule différence entre les deux escargots, mais la seule visible sans le...disséquer ! |
Ma fille vient de déménager, mais...un petit trou dans la terrasse et un rayon de soleil plus tard...
"Tiens, tiens...des nouveaux !"
"Voyons voyons..."
"Tu as vu leur tête ?"
"Restez assis, voyons ! Je ne vois rien !"
Oh ! Que voilà un nom barbare pour ces charmants petits escargots blancs dont la taille des plus gros ne dépasse pas un centimètre (rarement deux!). Heureusement, le langage populaire a simplifié et les appelle "les limaçons" !
Imaginez un jardin en friche, dont toutes les fleurs seraient autant de petits escargots tout blancs ! Des dizaines, des centaines, des milliers de fleurs-limaçons ! Je les appelle "les escargots du no man's land", qui borde le-jardin-de-cathline., à Vaison-la Romaine dans le Vaucluse. Ce jardin est leur domaine...
Ils sont là, immobiles, ils ont grimpé le long des tiges, le long des herbes et attendent...qu'il fasse moins chaud!
Alors que la plupart des escargots préfèrent les endroits humides, ceux-là restent là, en plein soleil, immobiles dans les friches...C'est pour fuir le sol surchauffé qu'ils ont grimpé si haut, ils vivent au ralenti et évitent la déshydratation grâce à un film de mucus qui sèche et obture la coquille. (Ce système est semblable à celui du thieba pisana, ou escargot des dunes, qui ressemble à celui-là comme un frère ! ).
On les trouve solitaires... |
...ou par deux... |
mais le plus souvent en grappes... |
Certains font preuve de beaucoup d'imagination et de fantaisie pour la déco ... |
Introduits accidentellement dans les bouches du Rhône en 1940, leur présence était limitée à la région d'Aix-en-Provence en 1960. Depuis, les Xeropicta derbentina "remontent" et envahissent toute la Provence ; on les trouve aussi dans la Drôme.
Ils colonisent les cultures sèches, les friches et parfois certains milieux sensibles comme les pelouses sommitales du grand Lubéron (Vaucluse).
Ils ne font guère de mal aux plantes dont ils ne se nourrissent pas , cependant leur nombre peut parfois gêner le développement des bourgeons, et avoir un impact sur les gastéropodes autoctones.
Par contre ils jouent un rôle dans l'infestation des ovins par les nématodes protostrongles.
On connaît assez mal leur cycle de vie.
Pierre me signale la thèse de Corinne LABAUNE qui explique l'incidence néfaste des larves des nématodes à la mort
de cet escargot, sur les brebis : link
Je l'ai effrayé...Que cherchait-il, près de la fenêtre? Sans le voir, j'ai ouvert...je l'ai effrayé, il s'est enfui au fond du jardin, mais pas bien loin.
Il s'est installé sur les branches du cerisier puis, après une petite phase d'agitation affairée...
"J'y vais"?
Un tel saut, (plusieurs mètres entre le cerisier et l'érable), une telle maîtrise et une telle grâce m'ont laisée saisie de stupeur!
Depuis quelques jours, j'entendais , au fond du jardin, de petits cris qui me semblaient bien être ceux de l'écureuil.
Lundi dernier, je me suis installée le matin dès sept heures, dans le jardin, l'appareil photos près de moi...Outre les nichées des mésanges, puis Merlin et ses enfants, deux jeunes piverts se sont posés à deux mètres de moi. Je suis restée figée, n'osant plus faire le moindre mouvement...
Au bout d'une heure , je m'apprêtais à rentrer lorsque je l'ai vu, dans la lumière dorée du matin, immobile, m'observant, assis sur la branche du cerisier ....
Il est resté là de longues secondes, offrant la fourrure claire de son ventre au soleil, au milieu de la rousseur des feuilles du cerisier...
Puis, d'un bond souple, il est parti dans l'érable...
C'est comme s'il m'avait soufflé: "puisqu'il n'y a pas grand monde par ici,...c'est le moment de faire une pause"!
Mais qu'ont-ils tous???
La coccinelle s'est posée sur mon verre (d'eau!). Pensant qu'elle avait soif, je lui ai présenté une goutte sur le bout du doigt. Elle l'a dédaignée,(elle n'a pas la vocation d'oenologue d'un certain chat de ma connaissance!!!) mais s'est mise à faire le tour du verre, à toute vitesse sur ses pattes minuscules, avec une frénésie que rien n'a pu arrêter...
Quelques minutes plus tard, cette punaise verte est venue effrontément inspecter les lunettes d'un ami en visite! Elle était peut-être myope! Devant tant de familiarité de la part des hôtes du jardin, mes visiteurs risquent de s'enfuir!!!
Et hier, derrière la vitre, me regardant sans bouger, j'ai surpris ce tout petit lézard, en flagrant déli de curiosité! Il était si absorbé dans sa contemplation...(ou son désir d'entrer se mettre au chaud?), qu'il n'a pas bougé lorsque j'ai appuyé sur la fenêtre l'objectif de l'appareil pour le photographier, juste séparé de lui par l'épaisseur de la vitre , et immortalisant du même coup en macro la vitre qui a grand besoin de nettoyage!