Après avoir escaladé la tige de l'iris sibirica desséché, on  accède au refuge : un berceau sur pilotis, en quelque sorte ...

Me voilà condamnée à ne pas couper les tiges séchées avant le printemps ou à les couper (car il faut bien que les nouvelles tiges poussent) et en faire une botte plantée quelque part à l'abri : un hôtel pour l'hiver !

C'est tous les ans la même chose ! Rien ne laisse présager leur atterrissage et voilà qu'un matin, aux premiers rayons du soleil, elles sont là, joliment rayées de mauve, exhibant fièrement leur petite flamme orangée.  Et comme tous les ans, je m'extasie sur la perfection de leur forme et de leur robe raffinée...Les crocus parent le jardin de leurs candides rondeurs.

Et, prêtes pour un petit tour en montgolfière, voici les premières candidates, sorties elles aussi se réchauffer à la douceur de l'air après des mois de léthargie à l'abri des tiges creuses ou des feuilles mortes du jardin.

Affamée - les premiers pucerons sont encore loin !- celle-ci a découvert des pépites d'or dont elle se barbouille avec ivresse !

Hélas, le soleil a fait long feu...Les montgolfières ont refermé leurs corolles,  leur "toile" détrempée pendouille sur leur tige...et les visiteuses ont regagné leurs abris d'hiver jusqu'au prochain rayon...

Voici le genre de rencontres qui peut me tenir en arrêt pendant de longs moments...

 Ou bien ici...   la bryone serpente le long du grillage, égrènant ses feuilles découpées, ses boules vertes miniature et ses petites vrilles d'un ou deux centimètres qui se balancent crânement entre ciel et feuilles, entre ciel et rien...

Quoi de plus aérien, inventif, sculptural, que ces petits riens en volutes qui font la nique à la lumière et titillent mon regard...De dessus, de dessous, ici à gauche sur fond de feuille, la volute s'enroule et se déroule, s'esquisse à peine, s'envole...

Et puis, c'est un peu une gageure de photographier ce rien  qui n'accroche même pas le "regard" de mon appareil photos qui ne sait sur quoi se fixer !

"Que me demandes-tu là? Comment veux-tu que je me focalise sur ce tortillon même pas assez épais pour que l'oeil de l'objectif s'y arrête!"

Un petit rien suspendu...Le temps d'une pause...

En mars, nous avions laissé les coccinelles du jardin en plein action : La vie secrète des coccinelles : 4 - l'accouplement (2)

Avril les a un peu refroidies, car avec le temps froid et pluvieux, les colonies de pucerons ont tardé à faire leur apparition!

Or, tout le monde sait que notre coccinelle à 7 points ( coccinella septempunctata) est friande de pucerons. Elle a besoin de cette nourriture énergétique pour pondre.

 photo 19 juillet 2010

Mais en attendant, que mange-t-elle?

A la sortie de l'hiver, elle est affaiblie, notre coccinelle, et va se jeter sur tout ce qu'elle trouve: nectar des fleurs, pollen, minuscules arthropodes*, lichen...en attendant les fameux pucerons! Comme ses larves consomment une grande quantité de ces pucerons, elle doit pondre à l'endroit où les pucerons seront assez nombreux pour alimenter les larves qui ne se déplacent guère; il lui faut donc choisir soigneusement sa plante ! (Si les mâles ne consomment jamais plus de deux pucerons en douze heures (et ne cherchent qu'à féconder le plus de femelles possible), l'appétit des femelles augmente avec la ponte et la présence des proies. Elles mangent quatre fois plus de pucerons que les mâles, mais les plus fortes consommatrices (et alliées du jardinier!) sont les larves!)

D'autant plus qu'elle entre en concurence avec les ...fourmis qui , elles, protègent les pucerons pour les ...traire! Mais oui! Les pucerons sont aux fourmis ce que les vaches sont aux  hommes, en quelque sorte! Les fourmis récoltent le miellat que les pucerons rejettent par...l'anus.

Certaines fourmis s'attaquent aux oeufs des coccinelles pour défendre leurs troupeaux!

 Pas simple à faire, le choix de notre bête à Bon Dieu!

photo 4 mai 2012

Penchée - avec ma loupe! - sur ces boutons de centaurée du jardin, je ne sais pas trop ce qui se passe :  les coccinelles ont l'air d'avoir choisi l'endroit, mais ...les fourmis aussi... J'espère qu'elles ne sont pas en train d'essayer de chasser les coccinelles...!

*arthropodes : petits invertébrés ayant un squelette externe et de appendices articulés comme les crustacés, insectes, araignées... 

N.B : D'autres espèces de coccinelles ( Chilocorus nigritus et Cryptoleamus montrouzieri) , mangent, elles, des cochenilles.

Maintenant que tout est en état de marche, les élytres dérouillées, les ailes lustrées, les pattes assouplies...passons aux choses sérieuses...

 12 mars 2012

..surtout que les points noirs jouent le rôle de panneaux solaires qui réchauffent les ventres et réactivent les glandes endormies pendant l'hiver...!