Non, même s'ils en ont un peu l'air, ce ne sont pas des canards en plastique pour agrémenter le bain des enfants ! et ce n'est pas une baignoire, mais toujours les marais salants de Noirmoutiers.

La nature a doté le tadorne de Belon d'un costume bigarré du plus joli effet ! Elle a de ces idées fantaisistes parfois !

C'est un joli bon gros canard qui fait son nid au sol dans une cavité, parfois dans un terrier de lapin (!), et pour une fois, la femelle a le même costume que le mâle, sauf le petit renflement sur le bec rouge.

Les tadornes de Belon sont très nombreux en ce moment sur les marais où ils se nourrissent de mollusques et de crustacés.

Au mois de juillet, ils font" une migration de mue" : ils se réunissent par miliers sur des bancs de sable sur la petite île de Helgoland en mer du nord ...Quand la mue est terminée, chacun regagne son pays !

article précédent : Oiseaux des marais salants -Noirmoutiers : aigrette garzette

Depuis une semaine, l'air s'est subitement fait printemps, douceur, caresse...

Ce matin-là, ce 7 mars, j'arrive à 8 heures sur les bords de l'Erdre, dans l'espoir de surprendre, avant l'arrivée des jogueurs, le réveil de la rivière et celui des oiseaux. Une petite brume nocturne cède avec réticence la place aux rayons du soleil, ouatant le paysage d'une lumière dorée et opaque

La rivière est d'huile, immobile, en contraste flagrant avec l'agitation de ces dernières semaines. Rien ne bouge...

Les bateaux passent en douceur de leur couette de brume à la caresse de la lumière.

La silhouette d'un grèbe huppé émerge doucement de la brume

Un autre se fondrait  dans l'ombre des arbres de la ripisylve, si un rayon ne venait l'effleurer, donnant à ce petit coin un air de tableau anglais...

L'ombre chinoise d'une femelle colvert semble une poterie posée miraculeusement sur l'eau

Et même la noiceur des cormorans se teinte d'un coup de pinceau doré !

Comme tous les ans, il s'agit de compter les oiseaux des zones humides, pour connaître leur évolution...

Samedi soir, rendez-vous sur la presqu'île de Mazerolles, là où l'Erdre s'élargit et où de nombreux oiseaux ont leurs dortoirs : celui des goëlands et mouettes, celui des canards, celui des cormorans...

Des grèbes, pas encore couchés sont encore à la pêche...huit grèbes sont dénombrés, malgré leur jeu de plongées cache-cache...

Les cormorans, c'est autre chose ! Le soir tombe et ils se réunissent pour la nuit , là-bas, de l'autre côté de l'eau. la longue-vue s'impose...nous comptons entre 180 et 200 cormorans...C'est peu : normalement, un autre dortoir se situe de l'autre côté du bras de l'Erdre...mais là, pas un oiseau...Le responsable du comptage fulmine : un bateau à moteur est passé et a probablement dérangé les oiseaux...Plus tard, deux coups de feu éclatent, expliquant peut-être la désaffection des cormorans et des goëlands..

Quant aux canards, ils sont là, en groupe compact qui mélange colverts, siffleurs, souchets, milouins...plus nombreux que les cormorans mais moins que les autres années...

Le soir est tombé et je ne peux que photographier le coucher du soleil....

Dimanche, petite escapade à la pointe saint-Gildas, rendez-vous des oiseaux marins.

Une colonie d'oies bernaches cravant vient chaque hiver trouver les algues vertes qui constituent une partie de leur nourriture...nous en dénombrons 240 environ.

Les tournepierres à collier sont sans doute encore plus nombreux, mais ...ils bougent tout le temps, affairés à ...retourner les pierres pour chercher leur nourriture. !

Les aigrettes garzette, moins grégaires et moins nombreuses (18) semblent  affublées de gants de ménage jaunes pour faire la vaisselle dans la vase sans se salir les pattes ! La nature a de ces fantaisies !

J'ai la surprise de voir un groupe de 14 hérons cendrés, la tête rentrée dans les épaules, dormir au milieu de quelques cormorans et d'environ 80 huîtiers pie...! Je ne savais pas que les hérons cendrés pêchaient aussi en mer !

Bernaches cravant et ...

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..aigrette garzette

La lumière est si brumeuse et terne que toutes les photos semblent prises en noir et blanc!!!

Non, ce n'est pas le canard dont vous rêviez pour le soir du réveillon, décoré à souhait par une nature ce jour -là en veine de création artistique...

Non, c'est juste le présent du Père Noêl à une rivière qui se sentait un peu seule en ces temps de Noêl, malgré les cadeaux dorés du soleil et de la lune, malgré les colverts, foulques, grèbes et autres cormorans qui la frôlent où la labourent de leurs pattes palmées.

Le père Noêl, parce que c'est Noêl, a décidé d'offrir à l'Erdre un cadeau original, peint comme une porcelaine précieuse ou comme un bois laqué chinois...

Il lui a offert le mandarin ! Où est-il allé le chercher ? Mystère... Mais il est bel et bien là, le canard mandarin, parmi les colverts, s'ébrouant comme un jeune chiot en faisant claquer ses plumes, en s'aspergeant de goutelettes..

Avec un nom pareil, .il est bien sûr originaire d'Asie où il est hélas menacé suite à la disparition de son habitat naturel...(Pour la petite histoire, le Japon en a même acheté à...la Hollande pour repeupler certaines régions...C'est le canard sans frontières !)

Canard sans frontières et sans barrières puisque  -chut - il ne faut pas les dénoncer - quelques individus se sont échappés d'on ne sait où pour faire souche sur l'Erdre...

Sympatique, il est aussi fidèle, (espèce rare de nos jours) et vit en couple toute sa vie.

Evidemment, vous voyez là Monsieur Mandarin (il ne viendrait jamais à l'esprit d'une femelle d'être aussi voyante ! Vous imaginez ça à la saison des nids, avec tous ces maniaques de la gachette qui rôdent !)

Il mange ce qu'il trouve : graines, fruits, insectes d'eau, petits poissons...fait son nid en hauteur (futé en ces temps d'inondation !) et se sent d'ailleurs aussi à l'aise sur terre que sur l'eau ou dans les airs...Par contre, pour la plongée, ce n'est pas encore ça , ou alors, en cas de danger extrême ! Dame! Ce serait dommage de mouiller un aussi beau plumage, non ?